puzzle

Parler d’une certaine exigence en matière artistique vous fait illico courir le risque d’un procès en haute prétention, en discrimination indue, tous les goûts étant dans la nature, en soi-disant élitisme.
Bah bah…

A titre d’exemple.
L’idée première d’une chanson est une image intérieure, au départ plus ou moins floue, qu’il s’agit pour un auteur d’élaborer, de reconstituer, de restituer à la manière d’un puzzle, en assemblant après les avoir rassemblées toutes ses pièces utiles et nécessaires, chacune à sa bonne place.
Au final, le regard que l’on peut porter sur le puzzle est de deux ordres distincts :
– La photo.
– Le travail de reconstitution.

La photo : Selon le sujet, le cadrage, l’éclairage, la profondeur de champ.., on peut légitimement y être sensible plus ou moins ; affaire de goût, de couleurs, aussi d’humeur, de moment, de lieu.
La girafe trouvera avantageusement sa place au-dessus de la chasse d’eau, telle « La danse des canards » au mariage de la frangine. Un whisky sur l’accoudoir du salon s’accommodera mieux « Avec le temps » d’un paysage noir et blanc d’automne.

Le travail de reconstitution : L’appréciation ne relève pas ici du ressenti mais de la technique sous ses multiples formes et composantes, laquelle est au service du fond, du style, de la dimension poétique… Une moindre technique peut occasionnellement créer son effet, ça ne peut guère être la règle.

Plus que de l’élitisme, il y aurait du mépris à dénigrer, par exemple, le « Big bisou » de Carlos, texte signé Claude Lemesle et remarquablement fait pour ce qu’il doit être.
Il n’y a l’un pas plus que l’autre à observer qu’un puzzle est mal assemblé, mal reconstitué, aux pièces manquantes, inversées, forcées, rognées, mélangées avec celles d’un autre puzzle.

On peut regretter que l’objectif d’un possible Cartier-Bresson ne focalise pour de faibles raisons artistiques que sur d’évasives pin-up de calendrier. Le bon sujet ne suffit inversement pas à faire le bon photographe.

Commentaire